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laine ou autre matière molle cédant aisément alors qu’on venait à s’asseoir dessus. Le même velours de soie était fixé à la banquette par des clous à tête dorée sur un galon d’argent tressé ou cordelière plate.

J’admirai la surface splendide de la paroi toute revêtue de lames d’or très-pur et très-brillant ornées de sculptures bien adaptées à cette riche matière et en parfaite concordance avec elle. Le plan très-égalisé, très-poli de ces plaques, était divisé, par de petits pilastres, en un certain nombre de carrés d’une dimension convenable, au milieu desquels se trouvait une couronne, large en proportion de l’étendue du fond ; cette couronne était faite de gemmes rondes agglomérées de manière à former un ensemble de feuilles dentelées empiétant l’une sur l’autre et strictement superposées, avec une saillie dans le genre de celle d’un tore de base de colonne, et rattachées par des rubans dont les bouts ondulés faisaient autour des gemmes un ornement parfait. Parmi ces feuilles étaient habilement distribués des fruits en joyaux brillants et divers, admirablement façonnés et d’un dessin varié.

Dans ces espaces enfermés par ces joyaux j’admirai, avec un plaisir très-vif, des peintures en émail d’une beauté parfaite représentant les sept planètes avec leurs propriétés innées. Quant à la partie du fond laissée en dehors de la couronne de pierreries, elle était remplie par les ramages élégants et infinis d’un travail en argent que je m’émerveillai de voir tout parsemé d’innombrables gemmes d’un prix inestimable. La paroi du côté gauche était revêtue semblablement. C’étaient les mêmes intervalles, les mêmes gemmes affectant une forme identique à la description ci-dessus, tant pour l’ornementation que pour le nombre. C’est à savoir : sept ronds représentant les sept triomphes de ceux qui