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flammé qui en était rempli, retentissaient sous cette verdure. Si bien qu’en proie à une telle agonie, et de la sorte absorbé, j’atteignis, sans m’en apercevoir, l’extrémité de ce berceau fleuri. Mes regards s’arrêtèrent sur un groupe de jeunes gens des deux sexes, solennisant quelque fête. Leurs voix sonores s’unissaient aux mélodies d’instruments divers ; ils se divertissaient

en troupe, au milieu d’une vaste plaine, avec force transports joyeux, dans l’allégresse la plus vive. Envahi par l’étonnement qu’une aussi gracieuse nouveauté me causa, j’hésitai, plein d’admiration, à m’avancer davantage et me tins immobile. Mais voici qu’une personne ayant l’apparence d’une nymphe insigne et souriante, une torche ardente à la main, quitta le groupe et dirigea vers moi ses pas virginaux. M’apercevant qu’elle était une pucelle en réalité, je ne bougeai et l’attendis. Alors, avec la vivacité d’une jeune