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harpie et allait s’amoindrissant en la forme d’une spirale de colimaçon. C’est là que s’attachaient les liens ou courroies destinés à la traction. À l’endroit de la plinthe où pivotait l’essieu, pendait une pointe dont la ligne d’attache était large deux fois autant que l’espace compris entre le moyeu tournant et le sommet de cette avance où naissaient deux jets de feuillage qui se séparaient

en s’étendant jusque sous la plinthe. Or, sur la plate-forme de l’annexe dont il a été parlé plus haut, était couché un taureau sacré, tout blanc et fort doux, orné de maintes fleurs et paré pompeusement comme un bœuf destiné au sacrifice. Sur lui reposait, assise, une vierge royale. Du haut des larges reins de l’animal elle allongeait ses bras nus, et, comme avec des pinces de crabe, embrassait les fanons pendants. Elle était délicieusement revêtue d’un costume de nymphe en étoffes légères merveilleusement tissues de soie verte et d’or. Elle était couverte d’un voile dont les