Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/122

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d’ailleurs aux coups de traîtrise. On voit ce stylet aux mains d’un Italien de la belle époque, je veux dire du temps de ce bon Cellini, qui ne détestait pas de tuer ses ennemis, voire ses amis…

Le ricasso qui unit la lame à la soie est quadrangulaire et orné de rinceaux. Les deux quillons courts, déportés en avant, affectent la forme de feuilles de menthe. Entre eux est un blason gravé, au centre je reconnais une hamaïde et au-dessus un lambel. En bas est une hie. Le tout est tiercé en fasce, mais je ne puis deviner tous les émaux. Autant qu’il semble, le chef est de gueules, le pied d’or. Cet écu n’est pas italien, quoique l’arme vienne évidemment de l’autre côté des Alpes. Aurais-je là le témoignage, précieux parce que rarissime, d’une adoption vénète ou toscane de quelque famille française, partie, comme il en fût, pour l’Italie, avec Louis XII, et qui restèrent là-bas ?

Peu importe, au demeurant, le problème historique posé par l’étrange bibelot de vitrine promu, par une femme dangereuse, au