Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/56

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digieuse tendresse de coloris. Le masque est étroit. La bouche se gonfle, comme faite de trois bigarreaux mûrs. Le menton protubère, fendu par une délicate rainure, épanouie en deux volutes, qui paraissent porter la bouche. Le nez, droit et mince, est délimité comme un tracé d’eau forte. Sous un front dont la nuance réclamerait le vieil arsenal de métaphores classiques, où les roses le disputent aux lys, les yeux larges, aux paupières battues, ont des sclérotiques couleur de lait. Elle fixe sur moi deux pupilles merveilleuses, d’un bleu lumineux et transparent. Elle est si attirante, que je lui dis ironiquement :

— Vous avez, je le reconnais, bien fait de me ficeler.

Elle dit, avec un sourire :

— C’est parfaitement mon avis, et je me suis passé de votre autorisation. Mais, dites-moi donc pourquoi vous abondez dans ce sens ?

— Vous êtes trop belle, et je n’aurais pas résisté au désir de…