Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/11

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LE SYLPHE POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ. LE SYLPHE Atome, astre ou rayon, sous le bleu qui te voile Tu vogues, fol esprit, en ta subtilité, Vers l'insondable, ayant pour caresser ta voile L'éther, et pour séjour l'azur, l'immensité. Et tu vas d'un seul bond de l'abîme à l'étoile, Invisible railleur qu'on n'a jamais dompté, Perforant sans effort les fils de cette toile : L'aurore brune ou le crépuscule argenté. Es-tu le bon génie ou l'inspirateur louche Des hommes dont le cœur trompe et ment, dont la bouche A le cri guttural et sombre d'un aiglon? Sylphe! dont l'existence est pour nous un mystère, Toi qui vis de néant, qui peuples l'atmosphère, Féconde le cerveau des enfants d'Apollon ! 29 décembre 1886. Eugène CHENAL.