Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/12

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LE SYLPHE LOIN D'ELLE Amonami,G.V. En vain l'étoile caressante, Dans la nuit m'a tendu ma part De lumière compatissante, J'ai dit : Ce n'est pas son regard! En vain, douce comme un visage, La fleur afin de m'apaiser, M'a tendu sa lèvre au passage, J'ai dit : Ce n'est pas son baiser! En vain, quelque autre fleur humaine, Quelque femme au cil blond ou brun, M'a tendu sa brûlante haleine, J'ai dit : Ce n'est pas son parfum! En vain, l'idéal et la lyre, De leur pure sérénité M'ont tendu l'apaisant sourire, J'ai dit : Ce n'est pas sa beauté! En vain, pour ma vieille souffrance, La vierge même en mon chemin, M'a tendu la jeune espérance, J'ai dit : Ce n'est pas son hymen! En vain, tendres comme des femmes, Mes amis s'oftrant à leur tour, M'ont tendu leurs mains et leurs âmes, J'ai dit : Ce n'est pas son amour! Emile TROLLIET.