Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/25

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POESIES DES POETES DU DAUPHINE 10, LA MORT DE LA CIGALE -—•$•— 0 Cigale, semblable aux dieux! Anacréon. Quand les blonds épis mûrs ondoyant dans la plaine S'inclinent accablés sous le grand ciel dormant Et semblent annoncer qu'elle n'est plus lointaine L'heure où ruisselleront les flots d'or du froment, Comme des condamnés, offrant leur tête pleine De l'espoir des hivers, un seul enchantement Les berce dans l'oubli de la moisson prochaine : Le blé qui va mûrir écoute vaguement La cigale entonnant des notes frémissantes. Voici les moissonneurs! Leurs faucilles grinçantes, Abbattant les épis, découronnent l'été, Et, fidèle au destin des blés, triste, muette, La cigale s'endort, comme meurt un poète, Lasse d'avoir vécu, fière d'avoir chanté ! . . . Maurice FAURE. «Pgf^l^.