Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/24

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l8 LE SYLPHE Petits pinsons frileux, privés de nourriture, Oh! Combien d'entre vous ne verront point l'été! Oh! Combien tomberont glacés par la froidure Et ne rediront plus leurs chants pleins de gaîté ! S'il neige à gros flocons, près du feu qui pétille, J'aime à te voir, enfant, pendant que nous causons, Sur le blanc canevas, avec ta fine aiguille, Dessiner lentement de brillants papillons. Ton front languissamment penché sur mon épaule, Ta lèvre sur ma joue et disant avec toi : « Je voudrais que le temps moins rapide s'envole. » — C'est ainsi que je t'aime assise auprès de moi ! Un jour viendra pourtant, un jour viendra, Mignonne, Où l'hiver régnera sur nos fronts à son tour, Alors, comme l'oiseau qui, sur l'arbre frissonne, Nous rêverons du temps passé de notre amour. Auguste THOUARD.