Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/38

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LE SYLPHE Ces nobles va-nu-pieds, agioteurs repus, S'élançaient vers la gloire et non vers les écus ; Ces Français, émigrés, défendaient la patrie Par vous et l'étranger envahie et meurtrie. Est-ce un souffle puissant qui pousse ces vainqueurs, Et court en un instant dans des milliers de cœurs? A lutter contre lui, vous sentez-vous de taille, Et ne seriez-vous pas tous broyés comme paille ? — Allez, assaillez-nous d'injures; évoquez Le souvenir d"excès par vous seuls provoqués, Vous qu'un rugissement faisait rentrer sous terre, Agacez aujourd'hui le lion débonnaire; La Convention peut, comme l'ancien Romain, Sur l'autel attesté, posant sa lourde main, Répondre fièrement, alors qu'on l'injurie : « Je jure que tel jour, j'ai sauvé la patrie ! » François PONSARD, de Vienne (1814-1867), Membre de l'Académie Française en 1854.