Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/37

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POÉSIES DUS POÈTES DU DAUPHINÉ 3i LE LION AMOUREUXn (FRAGMENT) HUMBERT. Oui, je m'en vais; je sors, pour n'y plus reparaître, D'un salon dans lequel je ne devrais pas être. Plût à Dieu que mon pied se lut plutôt séché Devant ce seuil fatal, que de l'avoir touché ! Oui, je sors, mais non pas sans relever l'insulte Que l'on ose jeter à l'objet de mon culte. Ah! la réaction est ici dans son camp! Le royalisme y règne et s'y fait provoquant! Il croit abattre avec ses petites manœuvres, La Révolution, ses hommes et ses œuvres ! Il croit qu'on laissera, par un lâche abandon, Sur les pieds du Titan grimper le Mirmidon ! — Savez-vous, muscadins, vous qui fouettez les femmes, Ce qu'ont fait l'an dernier, ces montagnards infâmes? Il fallait affronter bien d'autres gens que vous; L'Europe se ruait toute entière sur nous; Ils ont fait se dresser, juste au mois où nous sommes, Quatorze corps d'armée et douze cent mille hommes, Qui, la pique à la main, en haillons, sans souliers, Ont repoussé l'assaut de dix rois alliés. Ces héros, muscadins, bravant les carabines, Battaient des Prussiens et non des jacobines; (*) A propos de la récento reprise, à l'Odéon, du Lion amol'iieux, nous donnons, avec l'autorisation de M. Calmann-Lévv, éditeur des œuvres de I'onsaiin, la fameuse tirade du 3me acte.