Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/75

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINE 09 RETOUR AU PAYS A mes Compatriotes. Oh! quand nous bouclerons le sac sur notre épaule, Pour retourner aux lieux où nous chantions jadis, N'est-ce pas, mes amis, que ce sera fort drôle, Et que nous reverrons alors le paradis ? Car le ciel est où sont nos amitiés premières, — Au pied de ces grands pics qui donnent le frisson, Et dont les clairs glaciers ont les allures fières Qui conviennent si bien aux fils de Vaucanson. Où donc trouveriez-vous, dites-moi, l'humeur franche, Cette distinction suprême des Gaulois, Si ce n'est sur les bords où l'Isère s'épanche De son urne de monts dans le Valentinois ? Où donc trouveriez-vous la vaillance intrépide De ces preux des vieux temps redoutés du fuyard, Si ce n'est au pays où court le Drac rapide, Si ce n'est sous ce ciel où respira Bayard ? Où donc trouveriez-vous ce vin piquant qui bronche, Ecumant dans le fond du verre, aux fins glous-glous, Si ce n'est aux coteaux embaumés de la Tronche, Ou dans les frais vallons de Martin-le-Vinoux ? Car, qu'on le sache bien, il n'est terroir splendide Qui vaille le berceau de nos antiques jeux :