Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE SYLPHE Au bruit de leurs serments, sur ces rochers sacrés, Réveillez-vous alors, ombres qui m'entourez ! Voyez en fugitif, sur une frêle barque, L'Hellespont emporter ce superbe monarque, Et la Grèce, éclipsant ses exploits les plus beaux, Rassurer son Olympe au pied de nos tombeaux. Si de tels intérêts j'ose un moment descendre, Amis, je vous dirai quel culte à notre cendre Vont consacrer l'histoire et la postérité. Oui, nous nous emparons d'une immortalité Où nulle gloire humaine encor n'est parvenue ; Et, quand de Sparte enfin l'heure sera venue, De ses débris sacrés, qui ne se tairont pas, Les tyrans effrayés détourneront leurs pas. Alors, des temps fameux levant les voiles sombres, Le voyageur sur Sparte évoquera nos ombres, Et, de Léonidas et de ses compagnons, Les échos n'auront pas oublié les grands noms. Michel PICHAT, de Vienne (1790-1828).