Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/81

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POÉSIES DES POKTES DU DAL'PHINE LÉONIDAS FRAGMENT — ACTE III, SCÈNE VI. Léonidas (aux trois cents Spartiates). Eh bien! écoutez donc l'espoir qu'un Dieu m'inspire, Et le but salutaire où notre mort aspire! Contre ce roi barbare, et qui compte aux combats Autant de nations que nos rangs de soldats, Que pourraient tous les Grecs? puissance inattendue Il faut qu'une vertu, même à Sparte inconnue, Frappe, étonne, confonde un despote orgueilleux. De notre sang versé va sortir, en ces lieux, Une leçon sublime; elle enseigne à la Grèce Le secret de sa force, aux Perses leur faiblesse. Devant nos cœurs sanglants on verra le grand roi Pâlir de sa victoire et reculer d'effroi; Ou, s'il ose franchir le pas des Thermopyles, Il frémira d'apprendre, en marchant sur nos villes, Que dix mille après nous y sont prêts pour la mort Mais, que dis-jef dix mille! ô généreux transport! Notre exemple en héros va féconder la Grèce! Un cri vengeur succède au cri de la détresse; Patrie! indépendance! à ce cri tout répond Des monts de Messénie aux mers de l'Hellespont, Et cent mille héros, qu'un saint accord anime, S'arment en attestant notre mort unanime.