Aller au contenu

Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de faire des tours de gibecière, il se trouveroit des hommes plus adroits et plus subtils les uns que les autres à faire ces beaux exercices-là. Et ainsi quand on suposeroit que Moïse aurait effectivement fait ce que les autres Magiciens n’auraient pû faire, il ne s’en suivroit pas de-là, qu’il aurait agi par une Puissance divine, mais seulement qu’il aurait été plus habile, plus savant ou plus adroit, et plus expérimenté dans son art que les autres. On pouroit raporter une infinité d’autres semblables exemples qui prouveraient la même chose, mais il est inutile d’en raporter ici davantage.

Nos Christicoles ne voudroient pas dire que tous ces prétendus miracles des Magiciens de Pharaon aïent été des preuves claires et convaincantes de vérité, ni qu’ils aïent été faits par de saints personnages : il faut donc malgré eux qu’ils reconnoissent que ces sortes de signes et effets peuvent également venir du vice comme de la vertu, de l’erreur comme de la vérité, et qu’ils peuvent se faire comme avoir été faits par des trompeurs et par des imposteurs, aussi bien que par des personnes de probité, et par conséquent qu’ils ne sont point des preuves ni des témoignages certains et assurés de la vérité d’une Religion. S’ils disent que tous ces prétendus miracles faits par les Magiciens de Pharaon, ou ceux qu’on dit avoir été faits dans le paganisme en faveur de l’erreur, ou en faveur de quelque fausse Religion, ne sont que de faux miracles, ou que ce ne sont que des fables et qu’il ne faut pas ajouter foi à ceux qui les raportent, on leur répondra 1o. qu’il est aussi facile d’en dire