Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/183

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juxta 70 interpretes licet cursim, magna tamen ex parte correxeram. Quod quia rursum videtis, ô Paula et Eustochium, Scriptorum vitio depravatum, plusque antiquum errorem, quam novam emendationem valere : me cogitis, ut veluti quodam novali, scissum jam arvum exerceam, et obliquis sulcis renascentes spinas eradicem : aequum esse dicentes, ut quod crebro male pullulat crebius succidatur.

Et touchant les livres de l’ancien Testament en particulier, Esdras[1] Prêtre de la loi, témoigne lui-même avoir corrigé et remis dans leur entier les prétendus livres sacrés de sa Loi, qui avoient été, dit-il, en partie perdus et en partie corrompus ; les distribua en 22 livres, selon le nombre des lettres hebraïques et composa plusieurs autres livres dont la doctrine ne devoit se communiquer qu’aux seuls sages. Si ces livres ont été en partie perdus et en partie corrompus, comme le témoigne le dit Esdras, et comme le témoigne en tant d’autres endroits le docteur S. Jerome, il n’y a donc certainement point de certitude sur ce qu’ils contiennent. Et quant à ce que le même Esdras[2] dit les avoir corrigés et remis en leur entier par l’inspiration de Dieu même, il n’y a aucune certitude de cela, et il n’y a point d’imposteur qui n’en pouroit dire autant. Tous les livres de la Loi de Moïse et des Prophètes qu’on put trouver, furent brulés du tems d’Antiochus. Le Talmud qui est regardé par les juifs comme un livre saint et sacré, et qui contient toutes les loix et or-

  1. Esdras Ch. 4 : 14.
  2. Chron. pag. 162.