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gile à leur mode et rejettoient les Ecrits des Prophetes et des Apotres. Les Elcesaites avoient un certain livre qu’ils disoient être venu du ciel et rejettoient presque tous les livres de l’ancien et du nouveau Testament ou les trouvoient à leur fantaisie. Origenes[1] lui-même avec tout son grand esprit, ne laissoit pas de corrompre les Ecritures, et forgeoit, dit-on, à tous coups des allegories hors de propos et se détournoit par ce moïen à tous coups du vrai sens des Prophètes et des Apotres, et même avoit corrompu quelqu’un des principaux points de la Doctrine[2]. Ses livres sont maintenant mutilés et falsifiés ; ce ne sont plus que piéces cousues et ramassées par d’autres qui sont venus depuis, et aussi y rencontre-t-’on des erreurs et des fautes manifestes. Les Alogiens attribuoient à l’heretique Cerinthus l’Evangile et l’Apocalipse de S. Jean, c’est pourquoi ils les rejettoient. Les hérétiques de nos derniers Siècles rejettent comme apocrifes plusieurs livres que nos Catholiques regardent comme saints et sacrés, comme sont les livres de Tobie, de Judith, d’Esther, de Baruch, le cantique des trois Enfans dans la fournaise, l’histoire de Susanne et celle de l’idole de Bel, la sapience de Salomo, l’Ecclésias, le premier et le deuxiéme des Machabées, tous lesquels livres sont regardés comme sains et sacrés par les Catholiques Romains, à tous lesquels livres incertains et douteux ou pouroit encore ajouter plusieurs autres d’aussi peu de valeur que l’on attribuoit aux autres Apotres, comme ceux par exem-

  1. Niceph. L. 4, Ch. 24.
  2. Chr. pag. 355.