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voit point et que l’on ne connoit point, c’est, comme j’ai dit aussi un principe d’erreurs, d’illusions et d’impostures ; de sorte que les susdits prétendus miracles et les susdits prétendus sains et sacrés livres, n’aïant de l’aveu même de ceux qui les soutiennent, aucune autre certitude de vérité que celle que l’on croit qu’ils ont par une croïance aveugle, il est constant, clair et évident qu’ils ne peuvent servir de témoignages certains de la vérité d’une Religion.


XVII.

Mais voïons un peu si ces prétendus saints et divins livres portent en eux-mêmes quelques caractères particuliers de Divinité, comme par exemple d’érudition, de science, de sagesse ou de sainteté ou quelqu’autre perfection qui ne puissent convenir qu’à un Dieu, et si les prétendus miracles qui y sont raportés s’accordent parfaitement avec ce que l’on devroit penser de la grandeur, de la bonté, de la justice et de la sagesse infinie de Dieu Tout-puissant ; car il n’est pas à croire que des livres qui auroient véritablement été faits par la direction ou inspiration de Dieu, ne dussent contenir une science, une sagesse, et une érudition toute parfaite, ou au moins il n’est pas à croire que l’on y trouveroit les mêmes défauts, les mêmes erreurs et les mêmes impostures qui se trouvent ordinairement dans les autres livres, soit par