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marchoient piés nuds sans se brûler sur les charbons ardens des feux-de-joïe, que l’on faisoit à l’honneur d’Apollon. Si les Anges, comme disent nos Christicoles, batirent une chapelle à S. Clément au fond de la mer, les Païens disent aussi que la petite maison de Baucis et Philémon fut miraculeusement changée en un superbe temple en récompense de leur piété. Si nos Christicoles se vantent d’avoir leurs Saints pour protecteurs et que plusieurs entr’eux, comme par exemple S. Jacques, S. Maurice et autres ont plusieurs fois parus dans leurs armées, montés et équipés à l’avantage, pour combattre en leur faveur contre leurs ennemis, les Païens disent aussi que Castor et Pollux ont paru plusieurs fois, en bataille, combattre pour les Romains contre leurs ennemis. Si nos Christicoles disent qu’un bélier se trouva miraculeusement, pour être offert en sacrifice à la place d’Isaac, lorsque son Père Abraham le vouloit sacrifier, les Païens disent aussi que la Déesse Vesta envoïa miraculeusement une génisse pour lui être sacrifiée à la place de Metella, fille de Metellus : ils disent pareillement que la Déesse Diane envoïa miraculeusement une biche à la place d’Iphigenie, lorsqu’elle étoit sur le bucher pour lui être immolée, au moïen de quoi Iphigenie fut miraculeusement délivrée. Si nos Christicoles disent que S. Joseph s’enfuit en Égypte sur l’avertissement qu’il en reçut d’un Ange du ciel, les Païens disent que Simonides, le poëte, évita plusieurs dangers mortels sur des avertissemens miraculeux qui lui en furent faits. Si Moïse fit sortir une source d’eau vive de son Rocher en le frapant de son bâton, le cheval Pégase,