Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/259

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autres vains et ridicules miracles dont on fait néanmoins tant de cas ? Seroit-il venu seulement pour cela ? N’auroit-ce pas été plutôt pour guérir tous les hommes de toutes les maladies et de toutes les infirmités de leurs ames, aussi bien que de leurs corps ? N’auroit ce pas été plutôt pour les retirer tous de l’esclavage du vice et du péché ? pour les rendre tous sages et vertueux et pour les santifier tous ? puisqu’il seroit venu pour les racheter tous et pour les sauver tous. Il témoignoit un jour, ce prétendu divin sauveur, il témoignoit un jour avoir compassion de ceux qui le suivoient, parce qu’ils n’avoient pas de quoi manger, si je les renvoïe chez eux en cet état, ils tomberont en défaillance sur le chemin, et pour les préserver de ce danger, il auroit bien voulu, disent nos Christicoles, faire un miracle de sa Toute-puissance en multipliant miraculeusement des pains pour les rassassier tous, et pour les empêcher par ce moïen de tomber foibles en chemin, et il n’auroit pas voulu de même et ne voudroit pas encore maintenant, faire de semblables miracles de sa toute-puissante Grace, pour santifier tous les pécheurs et pour les sauver tous. Il verroit tous les jours leur faiblesse et leur infirmité, et il ne voudroit par les fortifier du secours efficace de sa toute-puissante Grace, pour les empêcher de tomber dans le vice et dans le péché ? Il les verroit tomber tous les jours à milliers dans les flammes effroïables de l’Enfer, et il n’auroit point compassion de leur perte, d’une perte si terrible, si effroïable que celle-là ? Cela n’est nullement croïable, cela se dé-