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Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/320

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tisées au nom du Seigneur, en faveur de leur nation Juive, ne sont pas arrivées, comme ils les avoient prédites, et que l’on voit au contraire manifestement, que tout est tourné à leur désavantage et à leur confusion. Pour preuve de quoi, il n’y a qu’à raporter mot à mot ce qu’ils ont prophétisé de plus glorieux et de plus avantageux à leur Nation, et faire ensuite une comparaison de ce qu’ils ont prédit, avec ce que l’on voit être arrivé, et par ce moïen on verra facilement et clairement si leurs prophéties sont vraïes ou si elles sont fausses.

Premièrement Moïse, ce fameux Moïse, qu’on prétend avoir été l’Archiprophète de Dieu et qui, en cette prétendue qualité, étoit le chef et le conducteur du peuple d’Israël, qui se disoit être le peuple de Dieu même et le peuple choisi et chéri de Dieu, a promis et prophétisé à ce peuple de la part de Dieu, qu’il seroit un peuple tout particulièrement choisi de Dieu, que Dieu le sanctifieroit et qu’il le béniroit par dessus toutes les autres Nations de la terre et païs des Chananéens et autres païs voisins en possession éternelle. Lesquelles promesses et prophéties se trouvent néanmoins manifestement fausses, puisque l’on ne voit et que l’on n’a jamais vû dans ce peuple aucune marque particulière de sainteté, ni aucune marque spéciale de particulière élection, ni de particulière protection divine, et que l’on voit manifestement d’ailleurs, que ce peuple est, depuis plusieurs siècles, entièrement exclus de la possession des terres et païs, qu’ils auroient dû posséder à tout jamais, si les promesses et prophéties, qui leur en avoient été