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Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/377

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David, son Père, qu’il règneroit à jamais dans la maison de Jacob et que son Règne n’auroit point de fin[1]. Qu’il soit, si on veut, apellé le Fils du Très-Haut, passe pour cela, puisque nos Christicoles le regardent effectivement comme le Fils tout-puissant d’un Dieu tout-puissant, quoiqu’il n’ait été regardé dans son tems que comme un misérable fanatique. Mais que Dieu lui ait donné le Trône de David et qu’il règne ou qu’il ait règné dans la maison de Jacob, c’est à dire sur le peuple d’Israël, qui est entendu par la maison de Jacob, et que son règne ne doive jamais avoir de fin, c’est ce qui est évidemment faux : car il est constant, qu’il n’a jamais été sur le Trône de David, et qu’il n’a jamais règné sur le peuple Juif, qui est le peuple d’Israël, et maintenant nous voïons évidemment qu’il ne règne aucunement nulle part, à moins que l’on ne veuille prendre le culte et l’adoration, que nos Christicoles lui rendent, pour une espèce de règne et le Christianisme pour une espèce de Roïaume ; mais en ce sens il n’y auroit point d’imposteurs, qui ne pouroient se flatter de règner d’une semblable manière, si on vouloit ajouter foi à leurs impostures et les adorer comme des Divinités. D’ailleurs, la promesse et la prétendue prophétie de l’Ange dit clairement et expressément, que Dieu donneroit à Jésus-Christ le Trône de David, son Père et qu’il règneroit à jamais dans la maison de Jacob. Or le Christianisme n’est pas le Trône de David et n’a jamais été le Trône de David. Pareillement, le peuple Chré-

  1. Luc. 1 : 32.