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bêtes suffoquées et de la fornication, desquelles choses vous ferez bien de vous garder[1]. » Ils n’avoient, dit cet Auteur, dans leurs Églises, ni images, ni peintures, ni chapelles, ni oratoires. Ils observoient enfin toutes les purifications nécessaires et adoroient tous un seul Dieu. C’est aujourd’hui toute autre chose, dit cet Auteur, et l’Église Romaine suit des maximes toutes contraires. Elle donne le démenti à la déclaration formelle du Christ, et dit positivement qu’il est venu pour abolir la loi, et pour mettre tout le monde en liberté, que nous pouvons aujourd’hui nous régaler du sang des Bêtes égorgées, avec la même liberté que nous le pouvons faire du lait des Bêtes vivantes, manger de la chair de pourceau et autres viandes abominables, et n’être pas plus criminels, que si nous mangions des agneaux et autres Bêtes nettes, permises par la loi de Dieu. Comment, dit-il, cela peut-il s’accorder, ou comment un homme raisonnable peut-il y ajouter foi ? Il n’est pas surprenant, dit-il, qu’il y ait dans le monde tant de libertins et d’Athées, puisque le Christianisme est un tissu de contradictions palpables. Tu répondras à cela, dit cet Auteur, ce que les Théologiens répondent d’ordinaire, que durant les prémiers tems, les Apôtres et les autres Chrétiens observoient la loi de Moïse, de peur de scandaliser les Juifs, qui avoient embrassé la Foi Chrétienne et qui auroient trouvé mauvais, s’ils avoient vu qu’on se fut éloigné des institutions des Anciens et des Statuts de la

  1. Act. 15. 29.