Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/393

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sortes d’ordures et ne laissent pas de se persuader, qu’ils sont les seuls vrais Catholiques, les seuls Elus de Dieu, et le seul peuple de la terre, qui soit dans le grand chemin du ciel. Je ne sais, dit cet Auteur, quel jugement faire de cela, il n’y a aucune aparence de voir les Juifs se convertir, que ces achopemens ne soient ôtés. Qui ne riroit, dit ce même Auteur, de voir la sotise des hommes, de rendre des honneurs divins à un épouvantail de jardin, à un arbre, à un pourceau, à un chien, à un cheval, à un serpent etc., ou à la prémiere chose, que l’on voit le matin, comme font les Laponois et tant d’autres idolâtres. Mais, d’un autre côté, qui pouroit s’empêcher, dit-il, de pleurer de voir des gens, qui font profession de croire à la Loi de Moïse et à celle du Messie, qui ont tous deux préché l’unité d’un Dieu, des gens, qui se vantent d’avoir la plus pure et la plus sainte Religion du Monde (qui sont les Chrétiens Romains), qui pouroit, dis-je[1], s’empêcher de pleurer de voir ces gens-là adorer le bois et la pierre, des peintures et des images, des cloux, des haillons, des os, des cheveux, des morceaux de vieux bois et en général, tout ce que les Prêtres artificieux leur proposent, comme digne de leur admiration.” Toutes ces erreurs et tous ces abus-là se voïent manifestement dans l’Eglise Romaine, ils sont entièrement contraires à la prémière institution de la Religion Chrétienne et contraires à l’institution même de Jésus-Christ, son premier fondateur, de sorte, que si c’est

  1. Esp. Turc. Tome. 5. Lettre 25.