Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/419

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loi, et tout cela, fondé sur cette belle raison, que Sina, où la loi ancienne a été donnée, est une montagne d’Arabie, qui est conjointe à celle, qui est maintenant la Jérusalem terrestre, qui est esclave avec tous ses enfans, et sous prétexte qu’Abraham auroit eu deux femmes, dont l’une, qui n’étoit que servante, figuroit la sinogague et l’autre, qui étoit épouse, figuroit l’Église Chrétienne ; et sous prétexte encore, que cet Abraham auroit eu deux fils, dont l’un, qui étoit de la servante, figuroit le vieux Testament et l’autre, qui étoit de son épouse, figuroit le nouveau Testament. Qui est-ce qui ne riroit d’une si vaine, d’une si sotte et d’une si ridicule doctrine que celle-là ? Spectatum admissi risum teneatis amici ? Apol. T. 2, 350.

Si, suivant cette belle manière d’interpréter allégoriquement, figurativement et mistérieusement tout ce qui s’est dit, tout ce qui s’est fait, et tout ce qui s’est pratiqué dans cette ancienne loi des Juifs, si on vouloit de même interpréter allégoriquement et figurativement tous les discours, toutes les actions et toutes les avantures de ce fameux Don Quichote de la Manche, on y trouveroit certainement autant de mistères et autant de figures mistérieuses que l’on voudroit ; on y forgeroit autant d’allégories que l’on voudrait, et on y trouveroit même une sagesse toute surnaturelle et divine, aussi bien que dans tout ce qui s’est fait dans cette anciene loi ; mais il faut être merveilleusement simple, ou merveilleusement crédule, pour ajouter pieusement foi à de si vaines interprétations, à de si vaines promesses. C’est néanmoins