Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/250

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cun d’eux, selon leurs besoins, de-là vient qu’ils mirent pour un des principaux points, ou articles de leur foi et de leur religion, celui de la communion des saints, c’est-à-dire de la communauté des biens, qui étoit entre les saints, voulant dire et faire entendre par-là, qu’ils étoient tous saints et que tous les biens étoient communs entr’eux ; mais cette prétendue sainte communion ou commune union de tous biens ne dura pas longtems entr’eux ; car la cupidité s’étant glissée dans leur coeur, elle rompit bientôt cette commune union de biens et mit bientôt la division entr’eux, comme elle étoit auparavant. Néanmoins, pour ne pas paroitre avoir tout-à-fait anéanti cet Article du symbole de leur Foi et de leur Religion, qui étoit le principal et qui étoit le seul qu’ils auroient dû le plus inviolablement garder, que firent-ils ? Ils s’avisèrent, à savoir les prémiers et les principaux d’entr’eux, après s’être les mieux partagés, s’avisèrent de retenir toujours le même Article de leur Foi, et d’attacher ce mot de communion à une communion imaginaire de biens spirituels, qui ne sont véritablement aussi que des biens imaginaires, et particulièrement à la réception et manducation dévotieuse de quelques petites images de pâte, cuites entre deux fers, que leurs Prêtres font semblant de consacrer à leurs Messes et qu’ils mangent prémièrement eux-mêmes en particulier, et qu’ils donnent ensuite à manger indifféremment à tous ceux et celles, qui ont la dévotion de s’y présenter, pour en avoir leur part. Voilà à quoi ils ont abusivement et ridiculement réduit cet Article de leur Foi, touchant la communion des biens et la commune participation des biens,