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rité, puisqu’il reconnoit lui-même, qu’ils se peuvent faire par de faux Prophètes et qu’il défend d’y ajouter foi. Il ne faut donc pas dire que Dieu fasse suffisamment connoitre ses volontés aux hommes par le moïen de ces prétendus vrais miracles ; car enfin on ne se persuadera pas qu’il fasse suffisamment connoitre ses volontés par des miracles qui se peuvent faire par des imposteurs et par des miracles auxquels il ne faut point ajouter foi.

Mais quand on voudroit même suposer, qu’il y auroit quelque fois certains miracles qui se feroient véritablement par la toute-puissance d’un Dieu, ces prétendus miracles ne seroient encore tout-au-plus des témoignages de vérité, qu’à l’égard seulement de ceux qui les verroient faire et qui en seroient les témoins oculaires ; encore faudrait-il qu’ils connussent suffisamment la probité de ceux qui les feroient et qu’ils connussent véritablement toutes les circonstances particulières des faits, que l’on voudroit suposer être véritablement miraculeux ; car si ceux-là même qui en seroient les témoins oculaires ne connoissent pas suffisamment la vertu et la probité de ceux qui les feroient, ils ne pouroient pas prudemment se fier à leurs paroles, ni à leurs actions ; et si d’ailleurs ils ne connoissoient suffisamment pas toutes les circonstances particulières de ces prétendus faits miraculeux, ils ne pouroient pas non plus l’assurer, ni juger prudemment qu’ils seroient véritablement et miraculeux et surnaturels : car il est certain que la véritable connoissance d’un fait particulier dépend de la véritable connoissance des circonstances particulières qui le re-