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tems, des lieux où ce font ces sortes de prétendus miracles, et des personnes devant qui ils se font, peuvent beaucoup contribuer aussi à les faire paroitre plus grands et plus admirables, qu’ils ne seroient en d’autres circonstances de tems, de lieux ou de personnes ; cela est indubitable, ainsi ce n’est nullement par-là que l’on sauroit véritablement distinguer les prétendus vrais prophètes d’avec les faux, ni les prétendus vrais miracles d’avec les faux, et par conséquent on ne peut pas dire, que Dieu fasse véritablement et suffisamment connoitre par-là ses volontés aux hommes, et cela est si vrai que nos Christicoles mêmes ne sauroient prudemment en disconvenir, puisque leur Christ défendoit si expressément à ses disciples, d’ajouter aucune foi à ce que ces prétendus Prophètes et faiseurs de prodiges et de miracles pouroient leur dire, si grands et si fréquens que puissent être les miracles et les prodiges, qu’ils leur verroient faire. Il s’élèvera, leur disait-il, de faux Christs et de faux Prophètes, qui séduiront plusieurs, qui feront de si grands miracles et de si grands prodiges, que les élus mêmes seront en danger d’être séduits. Je vous avertis de ces choses, leur disoit-il,[1], c’est pourquoi s'ils vous disent de faire ceci ou cela, de venir ici ou d'aller là, n'en faites rien et ne les croïez pas. Suivant donc ce clair et évident témoignage du plus grand Prophète des Chrétiens ;, qu’ils apellent même leur Dieu et leur divin sauveur, les plus grands miracles ne sont point de suffisans témoignages de vé-

  1. Math. 24 : 11 et 24 : 26.