Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/13

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l’estomac, tout entier dans les intestins, tout entier dans les yeux, tout entier dans le foie, tout entier dans les poulmons, tout entier dans les piés, tout entier dans les mains et enfin tout entier dans chacune des parties de ces parties-là ; en sorte qu’il seroit même tout entier dans chaque atome de matière, c’est-à-dire tout entier dans chacune des plus petites 1 parties de la matière, et c’est en quelque façon comme si on disoit, qu’il y auroit autant de Dieux qued’atômes de matière, ou que chaque atome de matière seroit Dieu ou contiendroit en soi toute la nature et toute la substance d’un Dieu. Et comme tous ces atôrnes, qui sont les plus petites parties de la matière, sont infinis en nombre, c’est comme si on disoit encore, qu’il y auroit des nombres infinis’ de Dieux, tous Jesqueis Dieux néanmoins ne feroient et ne seroient tous ensemble qu’un seul et même Dieu, lequel, sans avoir aucune étendue, ni aucune partie en lui-même, ne laisseroit pas que d’être infiniment étendu et souverainement tout-puissant partout. Qu’y a-t’ -il de plus ridicule et de plus absurde que toutes ces imaginations-là ?

Il est visible que cela ne peut nullement être, car si un tel être tout-puissant étoit, comme on le supose, tout entier dans tous les corps et tout entier dans chaque partie des corps, ce seroit, ou sans division de lui-même, ou par division de lui-même : ni l’un ni l’autre ne peut être. 1°. Ce ne pouroit être sans divisiondelui-même, car comment pouroit-il êtretout entier dans tant de diffé.rens corps si distingués et si éloignés les uns des autres, sans division