Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/134

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devroit y avoir aucun mal au monde, et que nulle créature ne devroit y être malheureuse, ni vicieuse, ni défectueuse en aucune manière, parce qu’elles viendroient toutes de la main toute-puissante d’un Dieu souverainement parfait, qui les auroit faites et qui n’auroit jamais voulu rien faire de mal, ni de défectueux. Mais ce qu’il y a de particulier à remarquer sur les témoignages des prétendues Ecritures de nos Christicoles, que je viens de citer, est, que dès-là-même qu’ils marquent que Dieu fera toutes choses nouvelles et qu’il les mettra toutes dans un meilleur état qu’elles ne sont, en leur ôtant tout ce qu’elles ont maintenant de vicieux ou de défectueux, et en banissant même la mort, les douleurs et tout ce qui seroit capable de nuire à ses créatures, ou de leur faire aucun mal, c’est reconnoitre qu’elles auroient dû avoir été mieux faites ou mieux réglées, et qu’elles n’ont pas été assez bien faites, ni assez bien réglées : car si elles eussent été d’abord assez bien faites et assez bien réglées, elles n’auroient certainement point eu de besoin de cette belle prétendue réformation, dont les susdits prophètes parlent, et dont nos Christicoles se flattent bien vainement, parce qu’un Dieu tout-puissant, infiniment bon et infiniment sage, les auroit mises d’abord dans toutes les perfections et dans tout le bon ordre qu’elles auroient dû avoir. Car il ne faut point penser qu’un être infiniment parfait puisse être plus sage, plus adroit ou plus avisé en un tems qu’en un autre, ni qu’il seroit pour mieux faire les choses à une seconde fois qu’à la prémière.

En même tems que l’on reconnoit, que les choses