Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/135

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visibles de ce monde ont besoin d’une meilleure réformation, qu’elles sont vicieuses et défectueuses, que c’est un malheur pour celles qui sont vivantes, d’être, comme elles sont, sous la nécessité de mourir et de souffrir les douleurs, les maladies et toutes les autres misères de la vie, et que l’on se flatte, quoique vainement, qu’ellesseront quelques jours dans un état plus heureux et plus parfait, où elles seront exemtes de tous vices, de tous défauts et de toutes imperfections, et où elles seront exemtes de toutes douleurs et de toutes afflictions, il faut necessairement reconnoitre aussi, qu’elles n’ont pas été d’abord faites par la main toute-puissante d’un Dieu infiniment parfait, qui n’auroit pas manqué de les mettre d’abord dans l’état de perfection qui leur étoit convenable, et qui n’auroit pas manqué non plus de les y conserver toujours après les y avoir mises.

Et comme on n’a jamais vu et qu’on ne voit pas encore maintenant, qu’aucune Divinité se mette en devoir d’accomplir une si belle promesse, que celle de faire une si désirable et si avantageuse réformation, ou réparation, dans les choses visibles de ce monde, quoiqu’il y ait déjà plusieurs milliers d’années que cette belle prétendue promesse a été faite et qu’elle auroit dû avoir son accomplissement, c’est encore une preuve manifeste, qu’elle ne vient point de la part d’aucune Divinité, comme le prétendent nos Christicoles ; mais qu’elle vient seulement de la part de quelques imposteurs, qui, pour abuser les hommes, se mêlent témérairement et insolemment de contrefaire la voix et les promesses d’un Dieu tout-puissant, ou