Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de folie à eux de l’espérer et de prétendre pouvoir gagner quelque chose sur lui par leurs prières, leurs adorations et leurs sacrifices, puisqu’il estsûr que cela ne le fera point changer de volonté, et que tout cela ne leur servira de rien, pour l’effèt qu’ils en prétendent.

Mais, dira-t’-on, c’est Dieu lui-même qui veut être prié et qui commande aux hommes de le prier, de l’adorer et de lui offrir des sacrifices, afin de leur accorder ensuite, par le mérite de leurs prières et de leurs sacrifices, les grâces qu’ils demandent, et qu’il a résolu de toute éternité de leur accorder. Mais je dirai aussi, qu’ils parlent aveuglement des choses qu’ils ne savent pas, et dont ils ne sauroient donner aucune véritable preuve. S’ils disent que Dieu leur a révélé ses pensées et ses volontés là-dessus, je dis aussi qu’il n’y a point de mensonge, ni d’erreur en matière de religion que les superstitieux Déicoles ne prétendent fonder sur la parole et sur l’autorité de leur Dieu : ainsi ils ne méritent pas d’être crus sur leur parole où d’être écoutés dans ce qu’ils en disent, sans preuve convaincante, puisqu’il n’y a point d’imposteur qui n’en puisse dire autant. 2°. Si Dieu avoit fait, comme disent nos Déicoles, de tels commandemens aux hommes, de le prier, de l’adorer et -de lui offrir des sacrifices, il auroit sans doute, ou au moins il devroit avoir plus d’égard à ceux qui observent fidèlement ses commandemens, qu’à ceux qui ne les observent point, et il seroit sans doute, ou au moins il devroit être plus favorable à ceux qui le prieroient, qui l’adoreroient et qui lui offriroient dévotement des