Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/379

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taine qu’elles sont toutes apuïées sur leferme et solide fondement de la vérité même ; parce que l’erreur sur un tel sujèt ne pouroit pas se confirmer par l’accord entier de- tant de si fortes et si puissantes raisons, et il n’y a peut-être point de vérité, qui puisse se prouver et se démontrer par tant de si clairs et si évidens témoignages de vérité, que celle-ci se démontre.

Ce n’est pas de même de la Doctrine de nos Déicoles touchant la prétendue Existence de leur Dieu. Ils n’en sauroient donner aucune preuve claire et asce qu’ils disentde sa nature et de ses opérasurée tions se trouve plein de contrariétés et de contradictions. Ce que nos Christicoles en disent n’est pas moins ridicule et absurde ; car ils lui attribuent des choses incompatibles, et souvent ce qu’ils prétendent prouver par une raison, se détruit par une autre raison contraire. L’unité, par exemple, qu’ils attribuent à la nature de leur Dieu, détruit la trinité des personnes, qu’ils lui attribuent aussi, et la trinité des personnes détruit réciproquement l’unité de la nature. La génération ou la production de deux des susdites personnes détruit leur prétendue éternité, et leur prétendue éternité détruit aussi leur prétendue génération ou production. La simplicité indivisible d’une nature divine. qui n’auroit point d’étendue, détruit l’immensité, qu’ils lui attribuent cette prétendue immensité répugne manifestement à une nature, qui n’auroit point d’étendue. L’immobilité et l’immutabilité, qu’ils, attribuent à leur Dieu, détruit en lui la qualité de première cause et de premier moteur, qu’ils lui donnent,. et cette prétendue qualité de première cause et de premier