Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/380

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moteur détruit en lui cette prétendue immobilité et immutabilité ; car ce qui est absolument et essentiellement immobile et immuable en soi ne peut rien changer, ni rien mouvoir hors da soi, ni dans soi. La prétendue infinie bonté et miséricorde, qu’ils lui attribuent, détruit la rigueur infinie de sa prétendue justice, et la rigueur infinie de sa prétendue justice détruit la douceur infinie de sa prétendue bonté etmiséricorde. La sagesse infinie, la toute-puissance et la providence générale, qu’ils lui attribuent dans tout le’ gouvernement du monde, et même dans le gouvernement particulier de chaque chose, emporteroient-nécessairement avec elles un parfaitement beau et bon règlement de toutes choses, qui feroient manifestement reconnoître et admirer sa bonté et sa sagesse, sa puissance et la providence admirable de l’Etre infiniment parfait, qui gouverneroit si bien, si sagement et si heureusement toutes choses ; mais la vue claire et manifeste du contraire, la vue des maux, des misères, des vices, des dérèglemens et des méchancetés, qui se trouvent et qui se font généralement par tout le monde, détruit entièrement la croïance de cette prétendue sagesse, de cette prétendue toute-puissance et de cette prétendue providence générale d’un Etre infiniment parfait, qui gouverneroit toutes choses. Et d’ailleurs les raisons, dont nos Christicoles se servent pour établir et pour expliquer leur doctrine sur ce sujét, sont si foibles en elles-mêmes et si pleines de contrariétés et de contradictions entr’elles, qu’elles se détruisent d’elles-mêmes, et ne méritent pas que l’on y ajoute aucune foi, ce qui est encore une preuve