Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/71

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bonté et de la sagesse et même de la gloire d’un Dieu, c’est-à-dire d’un être infiniment parfait, de se faire parfaitement connoitre et aimer d’un chacun. Or il est évident, qu’il n’y a point d’être infiniment parfait qui se fasse parfaitement connoitre et aimer d’un chacun, car s’il se faisoit parfaitement connoitre et aimer, personne ne voudroit, ni ne pouroit le nier, ni douter même de son existence, comme il y en a tant qui font, et nos Déicoles mêmes ne seroient pas, comme ils sont, si en peine de prouver son existence, et ils n’iluroient pas besoin de tant de prêcheurs pour tâcher de le faire connoitre à leurs peuples. Comme donc il y a une infinité de gens qui ne le connoissent pas, qui nient son existence, ou qui la révoquent en doute, et que les plus zélés mêmes de nos Déicoles ne sauroient la démontrer, ni par la raison, ni par le sentiment, c’est une preuve évidente, qu’il n’y a point de tel être, et par conséquent point de Dieu.

Il est pareillement clair et constant, qu’ilseroitde la bonté et de la sagesse d’un être tout-puissant, infiniment bon et infiniment sage, et il seroit de sa gloire, aussi bien que de sa bonté et de sa sagesse, de faire parfaitement bien tout ce qu’il fait, et par conséquent de n’y laisser aucun défaut, ni même aucune imperfection, et, pour la même raison, il seroit de la bonté, de la gloire et de la sagesse infinies d’un tel être, de maintenir et de conserver toujours ses ouvrages dans un état entieretparfait, et s’il ne le fait pas, c’est sans doute parce qu’il ne le peut ou parcequ’il ne le veut : Si c’est parcequ’il ne le veut, il n’est assurément pas infiniment bon, puisqu’il ne