Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/95

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ordonnances, dont nous n’aurons peut-être encore jamais ouï parler ? Non certainement, si les hommes reconnoissent manifestement ou suffisamment, que l’une ou l’autre de ces différentes sortes de loix et de religion viennent véritablement de la part d’un Dieu, que n’fin conviennent-ilspaisiblement, que ne l’embrassent ils volontiers tous, cette prétendue loi divine qui leur seroit suffisamment connue, que ne la suivent-ils et que ne l’observent-ils tous d’un commun consentement, sans vouloir s’opiniâtrer mal à propos dans aucune erreur, sans tant disputer les uns contre les autres pour la différence de ces loix et sans se persécuter si cruellement comme ils font les uns les autres pour ce même sujèt ? Il est certain que la prudence devroit les obliger à prendre ce parti, si l’une ou l’autre de toutes ces différentes religions étoit manifestement ou assez suffisamment connue venir de la part de Dieu.

Mais comme on voit que les hommes n’ont jamais pu convenir tous d’une seule et même religion, et que même dans chaque religion il y a plusieurs sortes de sectes différentes, qui se blâment et qui se condamnent les unes les autres, et dont les partisans de différentes sectes se persécutent à feu et à sang, les unes les autres, au sujèt de la diversité et contrariété d’opinions et de sentimens,qu’ils ont sur leurs différentes loix et sur l’explication de leurs prétendues loix divines, c’est une preuve manifeste, que les volontés et que les intentions de leur Dieu ne leur sont point manifestement, ni suffisamment connues, car, si elles leur étoient manifestement ou suffisamment connues,