Page:Le Texte primitif de la Satyre ménippée, éd. Read, 1878.djvu/17

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Bibliothèque royale possède un de ces manuscrits primitifs, qui peut remonter à la fin de 1 593 : c’est le n° 8933-2 de Béthune ; il est intitulé : Abbregé et l’Ame des Estats, etc., etc. Un des anciens détenteurs de ce manuscrit (peut-être Béthune) a écrit sur la dernière garde : « Cet exemplaire est le plus fidèle ; les « imprimés sont pleins d’additions ineptes. » Je ne partage certes pas cette opinion ; cependant il est certain que ce manuscrit a beaucoup plus d’unité que l’ouvrage imprimé ; d’ailleurs, son étendue infiniment plus restreinte lui donne peut-être plus de prise comme pamphlet. En outre, réduite à cette dimension, il n’est plus nécessaire, comme on l’a fait, de supposer la Ménippée écrite par plusieurs rédacteurs, car ce serait singulièrement rabaisser le mérite de chacun d’eux. Il n’est plus exorbitant de l’attribuer à un seul…[1] »

En insistant sur cette attribution faite à plusieurs auteurs de mérite, M. Bernard soutenait qu’elle n’est rien moins qu’établie : car la collaboration d’aucun d’eux n’avait pu être prouvée, et il était extraordinaire qu’un tel nombre de personnes, qui ont continué a

  1. Nous ne connaissions pas encore ce travail de M. Aug. Bernard quand nous avons publié notre édition en 1876, et notre opinion était faite avant de savoir qu’il avait connu le manuscrit inédit dont il est ici question.