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Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/232

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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

Guerre nomment à la tête des armées les frères des actrices avec qui ils couchent. »

VADIER.

Désorganiser la Défense, avilir la nation aux yeux de l’étranger, rien ne l’arrête, quand sa langue bavarde et bègue le brûle.

BILLAUD.

Le tout enveloppé d’appels à la clémence, de phrases sur l’humanité !…

VADIER.

Des larmes en sucre, des devises de confiseur !

SAINT-JUST.

Point de plaie d’Égypte comparable aux hommes sensibles. Nul tyran ne coûte plus de deuils à l’humanité. Ils se disaient aussi des hommes sensibles, les traîtres de la Gironde, qui promenèrent par toute la France les torches de la rébellion.

ROBESPIERRE.

Desmoulins est faible, enfantin, non factieux. Il fut mon ami d’enfance ; je le connais.

BILLAUD, soupçonneux.

Y a-t-il des privilèges pour les amis de Robespierre ?

VADIER, goguenard. Il lit le numéro du Vieux Cordelier.

Écoute encore, Maximilien : voici pour toi. Il paraît que si tu fermes les maisons de débauche, si tu fais étalage d’un beau zèle pour purifier les mœurs et chasser les p…s, c’est sur les instructions de Pitt ; car « tu ôtes ainsi au gouvernement un de ses plus grands ressorts : le relâchement des mœurs ». Tu entends, Incorruptible ? Ceci doit te faire plaisir ?

SAINT-JUST.

L’âme basse et hypocrite !

BILLAUD, violemment.

La guillotine !

Il tombe, la tête sur la table, comme un bœuf abattu.