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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

VADIER, à mi-voix, à Fouquier.

Voici de quoi vous mettre à votre aise.

FOUQUIER, de même.

Nous en avions besoin.

Agitation, — puis profond silence. Fouquier lit, debout, — les deux Conventionnels debout auprès de lui.
FOUQUIER, lisant.

« La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses Comités de Salut public et de Sûreté générale, décrète que le Tribunal révolutionnaire continuera l’instruction relative à la conjuration de Danton et autres[P 1], que le président emploiera tous les moyens que la loi lui donne afin de faire respecter son autorité et de réprimer toute tentative des accusés pour troubler la tranquillité publique et entraver la marche de la justice, — décrète que tout prévenu de conspiration, qui résistera ou insultera la justice nationale, sera mis hors des débats sur le champ[P 2]. »

Stupeur. Puis brusquement la foule parle fort, avec animation, et les accusés, d’abord atterrés, éclatent.
CAMILLE.

Infamie ! on nous étouffe[P 3] !

PHILIPPEAUX.

Ce ne sont pas des juges, ce sont des bouchers.

DANTON, à Fouquier.

Tu n’as pas tout lu. Il y a encore autre chose. La réponse ! La réponse à notre demande[P 4] !

LE PRÉSIDENT.

Silence !


LE PEUPLE.
  1. Agitation profonde et muette.
  2. Mouvement. La foule chuchote. Puis, crescendo rapide. — Ah ! bien, c’est fort ! — Conversations bruyantes.
  3. Agitation. — Oui ! Oui !
  4. Oui ! Oui ! La réponse !