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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

QUESNEL.

Fais à ton gré. Toi seul, tu t’es imposé ce dangereux projet. Tu m’as promis de vaincre : arrange-toi, et n’oublie pas qu’après des journées comme celle-là, la Convention guette la tête des chefs pour y mettre la couronne de laurier, ou…

VERRAT, faisant le geste.

Ou une cravate rouge. Sois tranquille : ce sera la couronne.

QUESNEL.

On fera de fausses attaques sur tous les points de l’enceinte, pour te faciliter la tâche.

VERRAT.

Je n’ai besoin de personne. Je ne veux partager avec qui que ce soit le plaisir et le danger.

QUESNEL, sèchement.

Je n’ai pas à écouter ta vanité, mais l’intérêt du pays.

VERRAT.

Tu accuses mon désir d’accomplir de grandes choses ?

QUESNEL, qui semble souffrir depuis quelque temps, et devient irritable.

Vous êtes tous de grands enfants gonflés d’orgueil. Vous ne pouvez souffrir qu’un autre ait part à vos actions. Allons, obéissez ! Que diable ! il faut pourtant que chacun se fasse à ce que d’autres que lui meurent pour la patrie !

CHAPELAS.

Tu as l’air d’humeur diantrement maussade.

QUESNEL.

Je le crois, sacredieu, bien. Je voudrais t’y voir avec ma goutte. Je souffre comme un possédé, depuis ce matin, de cette gueuse !… Après un court silence, reprenant d’un ton qui n’admet pas de démentis. Donc, c’est dit. Toi, Teulier, tout le jour, tu continueras, de ce côté des remparts, à tenir en haleine