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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

LE SOLDAT.

Oui, commandant. Nous venons de l’arrêter. Il était entré par la porte de Francfort ; il vendait des pigeons. Le brigadier s’est avisé de quelque chose, il l’a interrogé. L’imbécile s’est troublé ; on l’a fouillé, et voilà ce qu’on a trouvé sur lui.

Il donne à Verrat un paquet de lettres.
VERRAT, prenant les lettres.

Donne. — De l’état-major prussien ? Son compte est bon.

JEUNES OFFICIERS, s’approchant.

Des lettres, Verrat ? Voyons un peu.

VERRAT, qui vient de parcourir les lettres, donne un coup de poing sur la table. Il devient cramoisi et crie, exultant de joie.

Ha ! Tonnerre ! ha ! ha ! ha !

CHAPELAS.

Eh bien, qu’est-ce que tu as ?

VERRAT, criant.

Rien. — Je l’ai ! Je l’ai !

CHAPELAS.

Quoi ?

VERRAT, de même.

Rien, je te dis… Quesnel, où est Quesnel ? Il rit bruyamment. Ha ! ha ! Il y a un jean-foutre de bon Dieu pour ceux qui n’y croient pas ! Il se précipite chez Quesnel, riant avec fracas, faisant des gestes lourds et bousculant les chaises et les gens sur son passage. Se retournant au moment de passer la porte, rouge, la figure gonflée, apoplectique, il agite les papiers, ci crie : Tayaut !

CHAPELAS.

Il est soûl.

Verrat entre chez Quesnel, en faisant claquer la porte, Chapelas le suit.