Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
304
THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION
VERRAT.
L’aide de camp du roi de Prusse ?
LE PAYSAN.
Oui.
QUESNEL.
Combien de fois t’a-t-il déjà chargé de ce message ?
LE PAYSAN.
C’est la première fois que je suis envoyé. C’est d’autres qui étaient venus. Grâce ! Je ne recommencerai plus…
CHAPELAS.
Parbleu ! Tu n’as pas besoin de nous le dire.
VERRAT.
Tu ne t’y frotteras pas deux fois.
LE PAYSAN.
Est-ce que vous allez me tuer ?
VERRAT.
Un peu, mon petit.
L’espion se désole bruyamment.
QUESNEL.
Allons, cesse de braire, âne que tu es. Ne savais-tu pas ce que tu risques ? Réponds. — Comment connaissais-tu d’Oyron ?
LES OFFICIERS, poussant des exclamations.
D’Oyron ? c’est d’Oyron ?
QUESNEL.
Veux-tu répondre ? Je te ferai donner la schlague, jusqu’à ce que tes os en cassent.
LE PAYSAN.
Ne me tuez pas, mes bons messieurs !
QUESNEL.
Tu fais un sale métier, et tu n’en es même pas digne. Tu ne vaux pas le plomb qu’on te foutra dans le corps demain.