J’ai dit qu’il fallait prendre garde, et je le dis encore. Mais il est innocent aujourd’hui.
Tu n’en sais rien, Teulier. Et dis-toi que ce n’est pas pour l’affaire d’aujourd’hui, mais pour les dangers à venir que nous nous débarrassons de lui.
Sophisme indigne de la nation ! Toutes les férocités, s’il le faut ; mais pas un mensonge !
Je ne puis frapper Verrat. Il y aurait une insurrection.
Donne-moi tes pouvoirs, et je me charge de l’arrêter à la tête de son armée.
Tiens-toi tranquille, Teulier, il n’y a rien à faire.
Quoi, tu n’agiras point ? Tu garderas la marque du soufflet sur ta joue, ta part du crime ?…
Verrat n’est pas coupable.
Tu n’oserais le jurer.
Eh bien, s’il y a un crime, qu’il retombe sur moi !
Tu as les reins solides ; mais moi, je ne puis pas. Que dirait ma conscience ? Quelles tortures, jour et nuit, si je pouvais me taire !
Eh ! que m’importe ta conscience ? Il s’agit de sauver la