Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
357
LES LOUPS

Ainsi, il a compromis la défense, désorganisé la victoire, troublé l’armée dans une nuit de combat, risqué de tout perdre, pour des soupçons criminels que rien n’appuie. Il importe d’en faire justice, et d’empêcher à l’avenir…

VERRAT.

Ne t’inquiète pas, Chapelas. Je m’en charge, c’est mon affaire.

CHAPELAS.

Cela nous regarde tous. Tous, nous avons été atteints ; nous devons frapper de tels actes qui détruisent la patrie. Ayant égard aux services rendus par le citoyen Teulier, nous écartons l’accusation de trahison portée contre lui par Verrat, et nous ne retenons que celle de s’être laissé entraîner à ces soupçons scélérats par des pensées de jalousie et de haine, indignes d’un soldat. À vous de décider, camarades : qu’en voulez-vous faire ?

LES OFFICIERS.

Au Comité de Salut Public !

CHAPELAS.

Tu entends, citoyen représentant. Défère-le donc au Grand Comité, dès qu’il sera possible. Nous nous en remettons à lui de décider de son sort.

BUQUET ET VIDALOT, se levant, bouclant leurs ceinturons.

Bon, son affaire est claire. Il ne nous ennuiera plus.

VERRAT.

Citoyens, je ne vous remercie pas. Vous avez fait votre devoir en défendant la justice ; mais je vous félicite d’avoir une fois de plus déjoué les pièges des aristocrates. Vous voyez dans quel réseau nous marchons enveloppés. Ferme, appuyons l’épaule, et frayons-nous la route à coups de hache. Que l’Europe nous insulte : nous répondrons par des coups de tonnerre !

Bruit violent de la foule au dehors. Sifflets et huées.