Page:Le Tombeau de Théophile Gautier, 1873.djvu/32

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Celle que le délire
Effréné de la Lyre
Livre aux yeux arrogants
     Des ouragans ;

Celle qui rend docile
La flûte de Sicile,
El tire du roseau
     Des chants d’oiseau ;

Celle qui, dans son rêve
Farouche, porte un glaive
Frissonnant sur son flanc
     Taché de sang ;

Et celle qui se joue,
Et, pour orner sa joue,
Prend aux coteaux voisins
     Les noirs raisins ;

Et la plus intrépide,
La Nymphe au pied rapide,
Celle qui, sur les monts
     Où nous l’aimons,

Par sa grâce savante
Fait voir, Chanson vivante,
Tous les Rhythmes dansants
     Et bondissants !