Page:Le Tombeau de Théophile Gautier, 1873.djvu/33

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Oui, toutes se lamentent
Et pieusement chantent
Dans l’ombre où leur ami
     S’est endormi.

Car il n’en est pas une
Qui n’ait eu la fortune
D’obtenir à son tour
     Son fier amour ;

Pas une qu’en sa vie
Il n’ait prise et ravie
Par un chant immortel
     Empli de ciel !

Ses pas foulaient ta cime,
Mont neigeux et sublime
Où nul dieu sans effroi
     Ne passe, et toi,

Fontaine violette,
Il a vu, ce poëte,
Errer dans tes ravins
     Les chœurs divins !

Et toi, monstre qui passes
À travers les espaces,
Usant ton sabot sur
     Les cieux d’azur,