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SALUT FUNÈBRE
Salut à toi, du fond de la vie éphémère,
Salut à toi qui vis dans l’immortalité
Où près de Gœthe assis tu contemples Homère !
Salut ! Tu fus l’amant de la pure beauté !
Et dans ton cœur vibrant sous d’augustes présages
Tu lui bâtis d’avance un palais enchanté !
Jeune Grec exilé dans la laideur des âges
Tu te ressouvenais, en pleurant les retards
De la beauté qui fait se lever les vieux sages !
Songeur mélancolique en nos siècles bâtards,
Frère de Phidias, tu chantas loin d’Athènes,
Mélodieux martyr des confus avatars !
Salut ! Tu fus l’amant des chimères lointaines !
Et tes yeux clairs cherchaient dans nos fleuves fangeux
Le reflet dont jadis ont frémi les fontaines !