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THÉOPHILE GAUTIER





Non, il n’est pas éteint ce foyer dont la flamme
Épandit ses rayons sur le monde charmé :
Rien ne le ternira, ce laurier renommé ;
Rien ne la brisera, cette vaillante lame.

La Mort vint sur ta lèvre, ô Poëte acclamé,
Poser furtivement son précieux dictame ;
Délivré maintenant, maintenant transformé,
Tu peux boire à longs traits l’idéal de ton âme.

Vers le Gange sacré s’envole ton essor ;
Ami du clair soleil et des nuits constellées,
Tu traverses l’éther dans un nuage d’or…

À tes yeux, à ton cœur les Sphères déroulées
Vont livrer des couleurs et des strophes ailées…
Dans l’infini des temps tu chanteras encor.

ALFRED DES ESSARTS.