Page:Le Tombeau de Théophile Gautier, 1873.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



VI


Soldats du romantisme et de dix-huit-cent-trente,
Bons preux, après la lutte et les combats ardus,
Vous voici dans la mort presque tous descendus !
Dormez en paix ! Votre âme en vos œuvres errante
Dira sans fin, trompette héroïque et vibrante,
Des chants qui, pour vos fils, ne seront pas perdus !


VII


Lorsque, las de carnage et vaincu par le nombre,
Le paladin Roland tombait à Roncevaux,
Le cor, chantre et témoin de ses nobles travaux,
Refusait d’escorter son âme en la nuit sombre.
Et le pâtre des monts entend toujours dans l’ombre
Ses chants mêlés aux cris effarés des chevaux.

LEON GRANDET.