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RENNES, LE PALAIS DU PARLEMENT.



LA BRETAGNE[1]

PAR M. GUSTAVE GEFFROY.
Photographies de M. Paul Gruyer.

PREMIÈRE PARTIE : LA BRETAGNE DU NORD


I. — Le Pays de Rennes (suite).


Antrain. — La route de Combourg. — Combourg. — Les « sensures ». — Le château de Combourg. — L’enfance de Chateaubriand. — Sa chambre. — Le marché aux cochons. — L’étang. — L’hôtesse-cuisinière et l’hôtelier-ébéniste. — Rennes. — Impression de Versailles. — Le grand incendie de 1720. — La ville reconstruite. — Les monuments et les maisons historiques. — Les églises. — La vie ouvrière d’autrefois. — La forêt.



SAINT-JEAN. STATUETTE EN FAÏENCE. MUSÉE DE RENNES.


De Fougères à Antrain, par le chemin de fer, on touche Saint-Germain-en-Coglès où sont les galeries couvertes du rocher Jacault ; la chapelle de Saint-Eustache où les femmes stériles viennent demander la fécondité ; Saint-Brice-en-Coglès avec ses deux châteaux, celui de la Tourche-Limousinière, qui date du Moyen Âge, celui de Rocher-Portail, construit sous Henri IV ; Tremblay et son église du xie siècle. À Antrain, où je m’arrête, il y a une diligence pour Combourg.

Le postillon est un combourgeois, très causant, très aimable. Le cheval est vicieux, entêté, cornu, réformé de l’armée, et gâté par plusieurs générations de conscrits inexpérimentés. Ce coursier, assez docile sur la grande route, est intraitable dans les rues du bourg d’Antrain. Sitôt attelé, il veut courir, et c’est au petit bonheur, pendant qu’il essaie son trot et son galop, qu’il faut sauter dans la voiture. Enfin, on part. Avant de partir, j’ai vu les vieilles maisons à sculptures de bois, j’ai admiré les grasses prairies arrosées par l’Oysance et le Couesnon, j’ai goûté les truites dont le renom est mérité, j’ai appris que l’église ne renferme rien de curieux, et que le

  1. Suite. Voyez page 217.